Charançon de la tige Intervenir sur le colza sans tarder
Il est conseillé de traiter ces parasites sous huit à dix jours après le début du vol. Mais attention, les pontes peuvent intervenir plus rapidement.
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Viser un objectif de «zéro piqûre». Tel est le conseil prodigué par le Cetiom afin de ne courir aucun risque face à une attaque de charançons de la tige. La perte de rendement peut s'élever à 10-12 quintaux par hectare les années de forte pression. Le préjudice est d'autant plus important que cette attaque intervient en tout début d'élongation du colza. Mais la plante reste particulièrement sensible entre les stades C1 et «tige 20 cm».
Une date d'intervention difficile à déterminer
On estime souvent que le traitement peut être réalisé sous huit à dix jours à partir des premières captures. Selon Julien Charbonnaud, du Cetiom: «Le délai de huit jours est fondé sur une moyenne de plusieurs années, mais il varie en fonction des conditions climatiques. En période douce, il faut parfois traiter plus tôt.» En effet, des essais menés en 2005 dans le nord-est de la France attestent bien que leurs résultats ne valent que pour une année dans une zone géographique et ne sont pas le reflet de résultats obtenus sur plusieurs années et divers lieux. L'efficacité du traitement appliqué six jours seulement après le début du vol n'était que de 68%, et de 56% après neuf jours alors qu'elle était évaluée à près de 100% à trois jours.
Par ailleurs, il est difficile de déterminer avec précision le premier jour de vol lorsque les cuvettes jaunes sont relevées deux ou trois fois par semaine. Une estimation rendue encore plus délicate lorsque les conditions optimales (température maximale d'au moins 9-10°C pendant plusieurs jours, précipitation et vent nul…) ne sont pas réunies. Le vol risque alors d'être moins marqué et les captures plus aléatoires. Rien ne garantit dans ce cas que les insectes piégés dans la cuvette sont les premiers arrivés.
Etablir une date de début de ponte en se fondant sur l'observation du vol est encore plus délicat. Comme le charançon est actif lorsque la température est supérieure à 5 ou 6°C, une période froide entre le début de vol et l'attaque de la tige peut retarder le pic d'activité des charançons et laisser un délai supplémentaire pour intervenir.
Se méfier des conditions météorologiques
Mieux vaut donc traiter dès que possible, afin d'anticiper le retour de mauvaises conditions climatiques. Pour le Cetiom, l'intervention doit s'effectuer de préférence dans des conditions (temps ensoleillé et température supérieure à 10-12°C) qui permettent d'atteindre directement l'insecte, bien que le produit agisse par contact mais aussi par ingestion. Le fait d'attendre pour ne pas avoir à renouveler le traitement fait courir le risque de sortir de cette fenêtre météorologique, alors qu'un traitement bien placé suffit à la gestion de l'intégralité du vol. De surcroît, le prix d'un passage estimé par le Cetiom à 0,5 q/ha (prix de vente du colza de 18 €/q) couvre amplement les pertes de rendement qui peuvent occasionner une attaque.
Toutefois, des conditions défavorables au traitement ne le sont pas forcément pour les charançons, qui continuent à se développer jusqu'à des températures de 5 à 6°C. Dans cette situation, il est préférable d'attendre deux ou trois jours afin de retrouver de meilleures conditions plutôt que d'intervenir immédiatement.
Persistance: de cinq à quinze joursJulien Charbonnaud, du Cetiom, estime que la persistance des pyréthrinoïdes, qui dépend des conditions climatiques, peut s'étendre sur dix à quinze jours en début de saison. Mais cette persistance peut se réduire à quatre ou cinq jours du fait de températures plus élevées qui accélèrent la croissance de la plante. Il convient donc d'être vigilant pour que le produit soit efficace sur la totalité du vol, bien que celui-ci, profitant lui aussi de ces températures, risque d'être alors plus franc. |
Multiplier les systèmes de surveillanceLe charançon de la tige est à surveiller dès les premiers réchauffements en fin d'hiver. La cuvette jaune reste le meilleur outil au champ pour détecter les premières arrivées mais elle n'est pas infaillible. Ainsi, lorsque le réchauffement n'est pas bien marqué, quelques insectes peuvent être déjà présents dans la parcelle sans qu'aucun ne soit encore piégé. Les avertissements sur un secteur géographique (coopérative, PV, réseau d'agriculteurs) prenant en compte plusieurs parcelles sont, dans ce cas-là, plus fiables pour repérer un vol. |
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